Comme tous les ans désormais, le 29 octobre prochain, le psoriasis et toutes les personnes qui en souffrent seront mises à l’honneur lors de la Journée mondiale du Psoriasis. Partout dans le monde, des actions de sensibilisation seront menées, des témoignages seront livrés sur les réseaux sociaux, des manifestations et événements divers seront organisés en live pour parler du psoriasis, rappeler que cette maladie qui n’est pas contagieuse peut être traitée mais pas encore guérie. Que l’on peut vivre avec le psoriasis et que tous ceux qui y sont confrontés de près ou de loin ne sont pas seuls ! Le thème de la Journée mondiale du Psoriasis 2022 est d’ailleurs très fort et bien choisi après deux années de Covid et de confinements successifs : la santé mentale. « United we tackle Mental Health ». 

Le but de cette Journée mondiale du Psoriasis ? 

L’organisation de cette journée permettra de partager les récentes découvertes scientifiques, d’adresser un message unique de sensibilisation auprès du grand public mais surtout aux instances gouvernementales, aux autorités nationales et internationales compétentes en matière de santé pour une aide toujours croissante, une meilleure accessibilité aux soins pour les personnes psoriasiques, une meilleure qualité de vie et lutter contre les discriminations, l’impact psychologique de la maladie sur la vie des personnes atteintes de psoriasis.

Pourquoi avoir choisi en 2022 le thème de la santé mentale ? 

Ces dernières années, avec les conflits politiques, les guerres et le Covid, de nombreuses personnes se sont senties bien seules, délaissées, tristes, etc. ce qui a conduit chez certaines d’entre elles à de l’anxiété, de la nervosité, de l’irritabilité, de la dépression, voire des envies de suicide. Ce sentiment d’isolement a encore été ressenti davantage par les personnes souffrant de psoriasis ou d’autres maladies chroniques inflammatoires. Devaient-elles continuer leur traitement ? Pouvaient-elles se rendre sans risque chez leur dermatologue ? La qualité de vie des patients psoriasiques a été fortement ébranlée comme pour nombre d’autres personnes. C’est la raison pour laquelle le choix du thème de la Journée mondiale du Psoriasis du 29 octobre 2022 s’est porté sur le bien-être mental et l’attention qui doit être accordée à la santé mentale, au bien-être psychologique. Ne pas souffrir de troubles de la santé mentale, vivre en harmonie autant que possible, être entouré, compris, avoir un bien-être psychologique et ne pas être isolé sont des choses capitales, voire essentielles à la bonne santé et à la qualité de vie de toute personne, qui plus est des personnes atteintes de psoriasis. Rappelons que la dépression et l’anxiété font partie des maladies mentales les plus fréquentes dans le monde. Elles peuvent cruellement influencer la qualité de vie des personnes qui en souffrent mais également celle de leurs proches, leurs relations socio-professionnelles avec dans certains cas des issues parfois dramatiques, voire fatales.  

Preuves à l’appui

Des études scientifiques ont montré que les personnes souffrant de psoriasis voient très souvent leur qualité de vie affectée, leurs relations socio-professionnelles impactées et surtout leur bien-être mental, psychologique et émotionnel touché. Le fait qu’il s’agisse non seulement d’une maladie chronique inflammatoire qui peut toucher le corps entier mais surtout également qu’il s’agisse d’une pathologie visible à l’œil nu exposent les personnes psoriasiques encore davantage aux risques de souffrir de dépression, d’anxiété. Un quart des personnes psoriasiques auraient d’ailleurs déjà été sujettes à la dépression. Et les chiffres concernant l’anxiété caracolent jusqu’à près de 50% ! Rappelons que la relation entre la maladie psoriasique et le bien-être mental est complexe et multifactoriel. L’un des facteurs déclenchant de la maladie est le stress qui peut être responsable inconsciemment de poussées psoriasiques incontrôlées et incontrôlables. Et inversement : le caractère imprévisible de la maladie peut également est source de stress. Ce qui fait que les personnes atteintes de psoriasis entrent rapidement dans une sorte de cercle vicieux. La confiance en soi, l’estime de soi et l’image renvoyée du corps peuvent vite être altérées. Et dès lors jouer également un rôle négatif sur l’évolution, l’apparition ou encore la durée des poussées psoriasiques. La stigmatisation des autres peut également donner lieu à une propre stigmatisation. Le psoriasique s’en veut lui-même de souffrir de cette pathologie alors que les autres le montrent du doigt. Ce qui peut entraîner un rejet de la société et également pousser à l’isolement, à la dévalorisation et donc à la dépression. Heureusement, de nos jours en Belgique (et ailleurs) des traitements adaptés, de mieux en mieux maîtrisés, de plus en plus nombreux et pointus sont disponibles. D’autres devraient encore être mis sur le marché. Ils permettent, dans la majorité des cas, d’améliorer la qualité de vie des psoriasiques et d’atténuer, voire de faire disparaître les manifestations cutanées inhérentes à leur psoriasis mais aussi les troubles dépressifs, d’isolement social, professionnel et relationnel qui peuvent en découler. Ce n’est, toutefois, pas encore systématique. Insistons sur le fait que certaines personnes n’ont pas droit à tous les traitements disponibles. L’accessibilité aux soins peut être relative dans certains pays, voire soumise à des conditions spécifiques de remboursement ou d’obtention comme c’est par exemple le cas en Belgique (biothérapies). 

Des messages à faire passer 

Lors de la Journée mondiale du Psoriasis du 29 octobre 2022, les organisations compétentes en matière de santé mais également politique, les associations de patients de par le monde ont décidé de renouveler leurs messages de sensibilisation et souhaitent que tous ensemble nous soyons unis pour limiter, voire réduire l’impact sur la santé mentale. Il conviendra d’aider les autres, d’agir avec courage, de s’engager dans cette cause importante et de rejoindre le mouvement pour renforcer la sensibilisation contre les effets délétères du psoriasis sur la santé mentale et la qualité de vie des personnes qui en souffrent. Tendre vers un meilleur bien-être physique, mental et social. Et ainsi tordre le cou à des standards esthétiques et dire stop à la stigmatisation de la maladie. L’occasion également de sensibiliser les autorités gouvernementales nationales, les médecins, les professionnels de la santé pour que tout le monde soit uni dans un même but : une meilleure prise en charge physique et psychologique, éviter les comorbidités, prévenir les discriminations et l’isolement liés à cette pathologie cutanée. Une personne avertie en vaut deux…même bien davantage !

#worldpsoriasisday  #UnitedNowAct #UnloadPSO

Sources

IFPA 

www.psoriasisday.org

Experts from Inside Psoriatic Disease IFPA

World Psoriasis Day