Améliorer / Aggraver

L’alcool favorise les poussées de psoriasis

L’alcool aggrave le psoriasis.
Il existe même des études montrant qu’il peut le provoquer. L’impact semble plus marqué chez l’homme. Ceux qui boivent de l’alcool ont un risque accru de surcharge du foie par les traitements du psoriasis.  Il existe ici aussi un cercle vicieux : le psoriasis peut favoriser la consommation de boissons alcoolisées… qui aggravent le psoriasis. Par contre, l’abstinence diminue la sévérité de la maladie. La consommation d’alcool doit donc être clairement limitée. Dans quelle mesure ? Une consommation quotidienne est à éviter. Il est donc conseillé de programmer plusieurs jours sans alcool durant la semaine et ou de réserver la dégustation de votre vin ou bière favori aux périodes de week-end, en vous cantonnant à 1 ou 2 unité(s).

Fumer aggrave votre psoriasis

Les conséquences du tabac sur la santé

Cela ne vous surprendra pas : les effets négatifs du tabagisme sur la santé sont très nombreux. Mais saviez-vous que le tabac influence aussi votre psoriasis ?

 

Liens entre tabagisme et psoriasis

Fumer double en moyenne la probabilité de développer un psoriasis (1), avec un risque qui augmente proportionnellement avec le nombre de cigarettes fumées par jour.

La proportion de fumeurs parmi la population souffrant de psoriasis est plus élevée que dans la population générale (jusqu’à 50% vs. 22%), et 70% de ces fumeurs psoriasiques avaient commencé à fumer avant de développer le psoriasis (2).

 

Fumer aggrave le psoriasis de différentes manières.

Tout d’abord, et de façon très générale, fumer abime la peau (4). Les radicaux libres libérés dans la fumée de cigarette seraient en cause. Le tabac influence donc plusieurs maladies de peau, dont le psoriasis.

Ensuite, le tabagisme affaiblit les mécanismes de défense immunitaire (5). Le tabac favorise donc certaines infections. Or, certaines infections, à streptocoques, peuvent provoquer des poussées de psoriasis (6).

Le tabac augmente également l’activité inflammatoire (5). Or, le psoriasis étant une maladie inflammatoire chronique, le tabagisme est associé à une sévérité accrue du psoriasis.

Les fumeurs ont en effet deux fois plus de chances de présenter un psoriasis sévère que les non-fumeurs (2), et ont moins de chances d’avoir des périodes de rémission. Les plus gros fumeurs (déjà à partir de 10 cigarettes/jour) présentent plus de risque d’avoir un psoriasis sévère (2-3), surtout palmo-plantaire.

En outre, fumer augmente le risque de maladies cardiovasculaires et de développer un syndrome métabolique (risque augmenté de crise cardiaque, hypertension, mauvais taux de cholestérol, diabète). Or, ces complications sont fortement associées au psoriasis (7), et pourraient donc s’aggraver.

Enfin, fumer diminue l’efficacité des traitements biologiques traitant le psoriasis et l’arthrite psoriasique (8).

 

Est-ce qu’arrêter de fumer améliorera mon psoriasis ?

De façon directe et indirecte, un arrêt du tabac peut vous aider par rapport au psoriasis.

Des données scientifiques montrent qu’un arrêt du tabac mène à une amélioration rapide du psoriasis palmo-plantaire (9-11).

Un arrêt tabagique réduira l’activité inflammatoire de votre corps, diminuera votre risque de développer de futures complications cardiovasculaires du psoriasis (infarctus, hypertension, diabète, dyslipidémie,…) et améliorera votre qualité de vie.

Un autre avantage à éviter les comorbidités cardiovasculaires est que cela vous permettra d’accéder à plus de traitements médicamenteux pour soigner votre psoriasis. En effet, l’hypertension (par exemple), favorisée par le tabac, constitue une contre-indication à certains traitements du psoriasis. Arrêter de fumer vous permettra donc d’être soigné plus efficacement.

 

Comment faire ?

Vous pouvez recevoir de l’aider pour votre arrêt tabagique ! Les consultations de tabacologie sont prévues à cet effet et sont partiellement remboursées par toutes les mutuelles (intervention de 30€ la première séance, 20€ les sept suivantes). La ligne Tabacstop (gratuite) est également disponible pour vous aider.

Pour vous aider à arrêter de fumer, nous vous conseillons d’aller sur le site de

tabacstop

Stress ! le mot qui fache.

En soi, le stress est une bonne chose, il nous permet d’évoluer, de progresser. Mais trop souvent lorsqu’il devient trop intense, notre organisme nous donne des signaux d’alarme qui peuvent se traduire par du psoriasis.  Cela étant, que les choses soient claires :  le stress à lui seul ne peut déclencher le psoriasis mais il y contribue. Alors, comment faire face à ce stress nocif, qu’il soit lié à notre vie au quotidien et/ou inhérent au psoriasis ? Plusieurs méthodes existent. Voir dans la rubrique « ce qui peut m’aider ».

Certaines maladies

Les angines

Les angines peuvent favoriser les poussées de psoriasis, en particulier chez les jeunes. Il est nécessaire de suivre les instructions que votre dermatologue et/ou médecin pour les traiter et de prendre les antibiotiques qui vous seront probablement prescrits. Parfois, il sera indiqué de faire un froti de gorge pour s’assurer que l’angine est bien guérie.

Diabètes

Diabète et psoriasis : deux maladies qui n’ont rien de commun ? Détrompez-vous ! L’obésité, facteur de risque du diabète de type 2, prédispose aussi au psoriasis et des études montrent que certains médicaments antidiabétiques pourraient avoir un effet direct sur I’amélioration des lésions psoriasiques cutanées.

Maladies cardiovasculaires

Le psoriasis a été associé à un risque accru de crise cardiaque et de maladies cardiovasculaires.  Les personnes plus jeunes atteintes de psoriasis grave sont quatre fois plus à risque de crise cardiaque que les personnes du même âge qui ne sont pas atteintes de la maladie.  Les personnes atteintes de psoriasis grave courent un risque accru de présenter les affections suivantes, comparativement à celles qui ne souffrent pas de cette maladie de la peau :  Accident vasculaire cérébral : 54 % − Crise cardiaque : 21 % − Hyperlipidémie (taux élevé de − Hypertension : 48 % − Diabète : 62 % cholestérol et [ou] de triglycérides) : ± 30 %

Hypertension artérielle

L’hypertension artérielle est plus fréquente chez les personnes atteintes de psoriasis que chez celles qui n’en sont pas atteintes. La probabilité d’avoir une tension artérielle élevée augmente avec la gravité du psoriasis. De plus, la tension artérielle est plus élevée et mal contrôlée chez les personnes atteintes de psoriasis comparativement à celles qui n’en sont pas atteintes. Sachez que, dans de rares cas, certains médicaments qui abaissent la tension artérielle sont associés au psoriasis, comme les bêtabloquants. Il est donc important de discuter des risques et des avantages avec votre professionnel de la santé dermatologue.

Dépression

Le psoriasis peut avoir un effet significatif sur la santé physique et psychologique d’une personne et il peut augmenter le risque de développement de la dépression, de l’anxiété et des pensées suicidaires. Les troubles de l’humeur sont plus fréquents chez les personnes atteintes de psoriasis que dans la population générale. Le risque de dépression est plus élevé chez les personnes souffrant d’un psoriasis plus grave. Le psoriasis peut augmenter le risque de comorbidités psychiatriques. Si vous ressentez ces symptômes, il est important d’en discuter afin de gérer votre état psychologique.

Certaines médicaments

Certains médicaments utilisés pour traiter une autre maladie peuvent aggraver le psoriasis. C’est notamment le cas de :

  • le lithium qui est prescrit pour la dépression
  • les bêtabloquants utilisés en cardiologie
  • les anti-malariques. Il est à noter que la nivaquine est également utilisée dans certains cas d’allergie solaire
  • l’interféron qui est prescrit pour la sclérose en plaque et l’hépatite
  • certains anti-inflammatoiresles inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine prescrits pour l’hypertension

⊗ Certains antihypertenseurs : bêta- bloquants, inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IEC) et inhibiteurs des canaux calciques. L’effet péjorant des bêta-bloquants et du lithium (un antidépresseur) ne se manifeste qu’après plusieurs semaines, de sorte qu’on omet souvent d’établir un lien.

Poids excessif ou d’obésité.

Nous ne savons pas si c’est l’excès de poids qui favorise le psoriasis ou si c’est le psoriasis qui favorise l’excès de poids par modification du style de vie.

Le surpoids stimulera le psoriasis car les cellules adipeuses créent des protéines inflammatoires. Cela crée un cercle vicieux. Un poids excessif est donc à combattre, d’autant que le contrôle des kilos superflus contribuera à prévenir d’autres maladies comme le diabète, l’excès de cholestérol, le diabète, l’hypertension, les maladies du cœur et des artères…
On estime que 40% des personnes qui souffrent de psoriasis présentent ce qu’on appelle un «syndrome métabolique» alors que ce pourcentage n’est que 23% dans la population général. Le syndrome métabolique est un trouble métabolique causé par un  déséquilibre entre l’apport alimentaire et l’activité physique. En d’autres termes, trop de nourriture et trop peu de mouvement. Le syndrome métabolique est caractérisé par un embonpoint abdominal (tour de taille élevé), une concentration en graisses et en sucre trop élevée dans le sang, un manque de bon cholestérol et une hypertension.  L’obésité peut empêcher les traitements du psoriasis d’avoir leur effet complet, car la distribution du médicament dans l’organisme est moins bonne à cause de l’augmentation de la masse corporelle.
Finalement, le contrôle du poids a plusieurs avantages dans le psoriasis. Il a un effet bénéfique sur la peau ainsi que sur le cœur et les artères. Un poids excessif tend à diminuer la réponse aux traitements tandis que le retour du poids à la normale l’améliore.

Références

  1. Naldi L. Psoriasis and smoking: links and risks. Psoriasis: Targets and Therapy 2016;6:65-71.
  2. Adışen E, Uzun S, Erduran F, Gürer MA. Prevalence of smoking, alcohol consumption and metabolic syndrome in patients with psoriasis. An Bras Dermatol. 2018;93(2):205-11.
  3. Fortes C, Mastroeni S, Leffondré K, et al. Relation Between Smoking and the Clinical Severity of Psoriasis. Arch Dermatol. 2005;141(12):1580-1584. doi:10.1001/archderm.141.12.1580
  4. Guichenez P. Dermatologie et Tabac. DIU de Tabacologie; Nantes 2005.
  5. Arnson Y, Shoenfeld Y, Amital H. Effects of tobacco smoke on immunity, inflammation and autoimmunity. J of Autoimmunity; 2010, 34 : 258-65
  6. Ferran L. et al. Streptococcus Induces Circulating CLA þ Memory T-Cell-Dependent Epidermal Cell Activation in Psoriasis. Journal of Investigative Dermatology 2013;133:999–1007.
  7. Patel RV, Shelling ML, Prodanovich S, Federman D, Kirsner RS. Psoriasis and Vascular Disease—Risk Factors and Outcomes: A Systematic Review of the Literature. J Gen Intern Med 26(9):1036–49.
  8. Warren RB et al. Identifying demographic, social and clinical predictors of biologic therapy effectiveness in psoriasis: a multicentre longitudinal cohort study. British Journal of Dermatology 2018;1-8.
  9. Michaëlsson G, Gustafsson K, Hagforsen E. The psoriasis variant palmoplantar pustulosis can be improved after cessation of smoking. J Am Acad Dermatol. 2006 Apr;54(4):737-8.
  10. Elahmed HH. Rapid improvement of palmoplantar psoriasis after cessation of smoking. Sultan Qaboos Univ Med J. 2013;13(1):188-9.
  11. Hagforsen E. The cutaneous non-neuronal cholinergic system and smoking related dermatoses: Studies of the psoriasis variant palmoplantar pustulosis. Life Sciences 2007; 80(24–25):2227-2234
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