PSORIASIS, LES PLUS ET LES MOINS

Ce qui améliore mon psoriasis

Ce qui améliore mon psoriasis

Pratiquer un sport comme le jogging est bon pour le psoriasis

De nombreuses personnes atteintes de psoriasis renoncent à pratiquer une activité sportive car elles sont effrayées à l’idée de dévoiler leur corps. C’est vrai pour la piscine mais ce l’est tout autant pour les sports d’équipe ou l’appartenance à un club où l’on côtoie le regard de l’autre. Cette situation est d’autant plus regrettable que le sport est un formidable allié pour celui qui souffre de psoriasis. D’une part, c’est un excellent moyen d’oublier sa différence, de se maintenir en forme, d’avoir un bon moral et une meilleure image de soi. Le sport contribue à préserver la confiance en soi et d’intégrer socialement le patient. D’autre part, en aidant l’organisme à évacuer le trop plein de tensions, le sport contribue à chasser le stress. Or, le stress entretient un lien étroit avec le psoriasis puisqu’il est un des facteurs déclenchants voire aggravants de la maladie.

Les démangeaisons

Tellement humain

Connaissez-vous la règle qui dit que cinq minutes de grattage retardent l’effet du traitement de 15 jours ? Dans le cas où cette règle serait valable pour le psoriasis, c’est cher payé non ?

Excédé par cette sensation de démangeaison qui vous gangrène, vous n’y tenez plus et vous cédez à la tentation. Bien entendu, cela fait du bien. Mais c’est provisoire. En vous grattant, vous provoquez des lésions de la structure de l’épiderme ce qui stimule des cellules inflammatoires qui, à leur tour, provoquent des démangeaisons. Il s’agit d’un cercle vicieux, car plus on gratte, plus cela démange (cela ressemble étrangement à une piqûre de moustique…).

Le vrai visage des démangeaisons

Les démangeaisons ont une réelle influence sur le quotidien des patients. Comme on ne sait comment y réagir, les démangeaisons engendrent de la nervosité chez les personnes qui en souffrent et les soumet à un stress qui peut être extrême. Alors, on se fait mal, on se gratte copieusement, jusqu’à sang et ce sont d’autres récepteurs qui captent non plus les démangeaisons mais la douleur. Mais ce n’est que transférer le problème car la rémission n’est que momentanée. De plus, les blessures occasionnées sont plus vulnérables aux agressions extérieures et aux infections. Et c’est à nouveau le cercle vicieux puisque ces dernières entraînent des inflammations et donc à nouveau des démangeaisons.

Les médicaments

D’un point de vue médical, les antihistaminiques sont des médicaments qui bloquent certains récepteurs. Ils combattent très bien l’urticaire ou le rhume des foins d’origine allergique mais leurs effets sont moindres en cas de psoriasis et ils n’éliminent pas entièrement les démangeaisons. Un autre aspect indispensable est de diminuer la sécheresse de la peau qui à elle seule est un facteur de démangeaison par l’application de lipides et de crèmes hydratantes. Appliquez-les froides. En cas d’inflammation, votre dermatologue vous prescrira des anti-inflammatoires.

Astuces pour gérer les démangeaisons

Le grattage doux. Tout d’abord, avoir les ongles courts. Caresser, pincer ou comprimer l’endroit qui démange plutôt que le gratter constitue une méthode efficace car elle aide à détourner l’attention des démangeaisons par d’autres stimuli doux. En effet, la personne concernée sentira la caresse, le pincement ou la pression et non plus la démangeaison. Dans le même ordre d’idée, il y a la technique de relaxation dite de Jakobson qui consiste à crisper fortement les muscles de certaines parties du corps telles que les poings, les avant-bras et les bras, la nuque ou d’autres extrémités pendant quelques minutes avant de relâcher. Le but est de sentir ensuite le rétablissement de la circulation sanguine. Toutefois, il s’agit là d’une technique qui demande de l’entraînement.

En pratique

Prévenir par des soins de la peau. Ne pas gratter les lésions et surtout ne pas arracher les squames et les croûtes. En cas de démangeaison, réaliser une simple pression sur la zone qui gratte. Si nécessaire, appliquer en massant délicatement une crème hydratante.Hydrater la peau avec une crème ou un lait hydratant. Même et surtout pendant l’hiver ! Éviter les produits de toilette irritants, comme ceux contenant des parfums et de l’alcool notamment.Après la douche ou le bain, bien se sécher sans se frotter : tamponner la peau avec la serviette.

Rafraîchir – conserver les crèmes au froid. Éviter l’accumulation de chaleur due aux vêtements ou à la literie. Ne pas porter de vêtements trop serrés et préférer ceux en coton ou en lin à ceux en matières synthétiques.

Occuper les mains – Couper et nettoyer les ongles des mains régulièrement. Détourner l’attention par des activités corporelles. Bouger quand les démangeaisons apparaissent. Boire un grand verre d’eau.

Stimuler la peau sans la léser – appuyer, pincer, frotter, brosser, caresser.

Porter des vêtements protecteurs pour éviter les démangeaisons nocturnes.Se relaxer. Apprendre à gérer le stress. Si nécessaire, consulter un psychologue pour se faire aider.

Car ne l’oublions pas : cinq minutes de grattage nous coûtent quinze jours supplémentaires de traitements !

Le centre de jour

L’innovation du centre de jour consiste en un regroupement de soins qui se donnent dans un environnement médico-technique intégré sur un seul plateau où s’articulent les différentes approches

Le 29 octobre 2012, journée mondiale du psoriasis, s’est ouvert à Namur, dans le département de dermatologie de la Clinique Sainte-Elisabeth, le premier Centre de jour wallon pour le traitement du psoriasis.

Parmi les 300.000 personnes souffrant de psoriasis en Belgique, la maladie apparaît sous différentes formes d’un patient à l’autre et l’on parle « des psoriasis ». Les comorbidités jouent un rôle important dans la nature de l’affection, son évolution et la réponse au traitement. Outre ces constatations, la prise en charge doit tenir compte des facteurs liés à chaque patient : son mode de vie, ses souhaits, le coût du traitement, et l’observance thérapeutique qui est importante chez les psoriasiques y compris chez les patients traités par des biologiques. L’innovation du centre de jour consiste en un regroupement de soins qui se donnent dans un environnement médico-technique intégré sur un seul plateau où s’articulent les différentes approches. En effet, le centre dispose de toutes les modalités thérapeutiques disponibles : une salle de soins pour les traitements topiques, une salle de photothérapie, une salle de balnéothérapie. Les combinaisons de différents soins tels que la balnéophotothérapie, la photochimiothérapie, etc… sont possibles selon les nécessités. Si les traitements locaux à base ou non de corticoïdes peuvent suffire, il faut parfois, selon les cas et l’étendue des lésions, utiliser et/ou la photothérapie (UVA ou UVB), et/ou la balnéothérapie, et/ou les traitements immunosuppresseurs, et/ou les traitements biologiques. Le centre permet de combiner toutes ces approches thérapeutiques qui permettent de traiter efficacement la maladie quelque soient ses formes cliniques et quelque soit l’âge du patient. Pour les enfants (mais aussi pour certains adultes), le centre propose un traitement local efficace qui mime les soins prodigués à la Mer Morte et qui combinent l’action du sel, de la lumière, du bitume et du repos anti-stress. L’équipe médicale du centre a créé une solution de sels proche des sels de la Mer Morte. Sous la forme de soins de type balnéophotothérapie, le centre permet d’offrir les mêmes vertus que ces traitements, tout en se montrant le plus le souple possible face aux impératifs de la vie quotidienne et/ou scolaire, afin que le patient ne doive pas hésiter entre se soigner et conserver une activité professionnelle et/ou sociale et/ou scolaire. Le but du centre de jour est – d’établir un plan de traitement individuel, pour des patients, enfants, adolescents ou adultes, psoriasiques, qui soit compatible avec les activités professionnelles et/ou scolaires de chacun, par une prise en charge multidisciplinaire et favoriser des soins regroupés dans un même lieu. Le dermatologue centralise les données médicales liées à la pathologie spécifique du patient. Un planning est adapté pour chaque individu grâce à un échange d’informations et à une collaboration entre les partenaires de santé – pédiatre, rhumatologue, endocrinologue, cardiologue, psychologue, diététicien…- qui gèrent les fréquentes comorbidités. Une secrétaire tente de regrouper, lors du passage du patient dans le centre, toutes les consultations nécessaires afin de ne pas perdre de temps. – de développer un trajet de soin au sein du centre selon les modalités définies, -de favoriser la prise en charge thérapeutique du patient par la mise à disposition d’une psychologue qui se trouve au sein du centre. Ainsi, lors des consultations individuelles avec le dermatologue, et en parallèle avec le traitement médical, la psychologue tente d’améliorer la prise en charge du patient en favorisant sa compliance au traitement, en améliorant sa motivation à faire face à son psoriasis, en facilitant ses relations sociales, en corrigant son estime de soi et donc sa qualité de vie. En outre, le centre a créé une structure de type “école du psoriasis” à destination des patients et de leur entourage pour les éduquer, sous la forme de séances d’informations, afin de mieux faire connaître la maladie, et par là mieux apprendre à appréhender la maladie et donc améliorer sa prise en charge. Le but étant non seulement de cibler le discours sur la maladie mais aussi d’expliquer comment les comorbidités peuvent être corrigées et quels sont leurs rôles dans la genèse ou le maintient de la maladie.

Clinique et Maternité Sainte Elisabeth de Namur Place Louise Godin, 5000 Namur

Professeur Michel de la Brassinne

Docteur Virginie de Schaetzen

Docteur Olivier Vanhooteghem, chef de service.