Le surpoids avec une obésité abdominale stimulerait le psoriasis. A moins que le psoriasis n’entraîne un poids excessif ?  Des études scientifiques tentent d’élucider le problème. Un excès de poids réduirait, cependant, la réponse aux traitements du psoriasis alors qu’un retour du poids à la normale l’améliorerait. Que devez-vous faire à titre préventif ? 

Selon les scientifiques, il est difficile de déterminer avec précision si l’obésité est un facteur de risque de développement du psoriasis ou si le surpoids est en fait une conséquence de la maladie. Ce qu’on appelle une maladie associée. Cette distinction est importante car elle pourrait, si l’obésité se confirme être un facteur de risque de psoriasis, déboucher sur des mesures hygiéno-diététiques adaptées à but préventif. Surtout chez des personnes ayant un risque familial de développer un psoriasis. 

L’obésité montrée du doigt

L’obésité serait bien plus fréquente chez les patients souffrant de psoriasis sévère (soit plus de 20 % de surface cutanée atteinte). 

Plusieurs études scientifiques ont démontré une apparition de l’obésité après les premiers signes de psoriasis, suggérant que l’obésité serait une conséquence (ou une maladie associée) et non une cause du psoriasis. En effet, outre les facteurs extrinsèques comme la sédentarité ou les troubles alimentaires souvent associés au psoriasis, de nombreux facteurs intrinsèques peuvent clairement favoriser la survenue d’une obésité. 

Un cercle vicieux

La sévérité du psoriasis est corrélée à l’IMC (1) mais surtout à l’obésité abdominale qui est mesurée simplement par le périmètre abdominal (2), ce qui est à l’origine de la production d’un complexe de molécules dites adipokines. Ce tissu adipeux est plus élevé chez les psoriasiques obèses. Or, il sécrète une quantité importante de molécules pro-inflammatoires appelées adipokines. Il s’instaure, par ces sécrétions, un cercle vicieux entre le psoriasis et l’excès de poids.

Le surpoids réduit l’efficacité des traitements du psoriasis

L’obésité peut réduire l’efficacité des traitements du psoriasis. La distribution des molécules médicamenteuses dans l’organisme est, en effet, moins bonne à cause de l’augmentation de la masse corporelle. Les personnes ayant un IMC élevé ont dès lors moins de chance d’avoir une réponse significative au traitement que les sujets plus minces. Et ce, que ce soient pour des traitements oraux ou des biothérapies ! Quelques cas lors d’études scientifiques suggèrent une amélioration du psoriasis après une chirurgie bariatrique (3).

Conclusions

Si les liens entre obésité, surpoids et psoriasis ne sont pas encore tout à fait éclaircis, une chose est sûre : la perte de poids a un impact positif et prolongé sur les symptômes du psoriasis et la qualité de vie des personnes atteintes de surcharge pondérale. 

Démangeaisons, plaques rouges recouvertes de croûtes au niveau des genoux et des coudes, etc. autant de symptômes qui seraient atténués grâce à une perte de poids. La perte de poids doit dès lors faire partie intégrante de votre prise en charge du psoriasis. C’est pourquoi il est primordial de dépister à temps d’autres maladies associées : diabète, cholestérol, hypertension artérielle, etc. Un check up annuel chez votre médecin est recommandé. 

  1. Indice de Masse Corporelle : poids en kg divisé par la taille en m².
  2. > 92 cm chez la femme et > 102 cm chez l’homme.
  3. Pose d’un anneau gastrique.